vendredi 29 avril 2011

Ouagadougou gou gou pousse la nana et moue le café

Après plusieurs semaines à Montréal – mon dernier voyage au Liberia ayant eu lieu de la mi-février à la mi-mars, on m’a demandé de partir pour le Burkina Faso afin de compléter une mission exploratoire avec notre client.

Toutefois, durant le mois précédent mon départ, plusieurs troubles ont secoué ce petit pays francophone d’Afrique. D’abord, des émeutes estudiantines ont eu lieu suite au décès d’un jeune étudiant lors de son emprisonnement. Puis, la gronde s’est emparée de quelques unités militaires parce que la court militaire était trop conciliante avec soldats ayant commis plusieurs méfaits.

La situation s’étant stabilisée plusieurs jours avant mon envolée, il fut décidé de maintenir la mission. Malheureusement, les troubles ont repris durant mon périple : des éléments de la garde présidentielle ont décidé de manifester contre leur Président à cause des arriérés de leur solde. Ils sont donc descendus dans la rue, brisé quelques vitrines et tiré quelques coups dans les airs, ce qui a poussé le Président à déclarer un couvre-feu de 19h à 6h, et le Ministère des Affaires étrangères français de demander à Air France de détourner le vol sur Cotonou, Bénin, où nous sommes arrivés en soirée.

L’hôtel de Cotonou était bien, une grande piscine et un grand BBQ pour nous restaurer aux frais d’Air France. Évidemment, comme la journée n’était pas encore pleine de péripéties, il a fallu que le cuisinier mette le feu au repas sous la gigantesque hotte, ce qui a créé un immense nuage de fumée sous la petite hutte abritant les tables des divers convives, les poussant évidemment hors de la hutte et abandonnant le repas, qui à la fumée, qui aux oiseaux affamés voletant sans problème dans l’air vicié.

Magasin près de l'aéroport de Cotonou

Je suis donc reparti le lendemain matin pour ma destination originale, et j’ai eu l’honneur d’être accueilli par un ancien Ministre des Affaires étrangères et représentant à l’ONU en arrivant à l’aéroport. M. le Ministre (les gens conservent leur titre honorifique après leur mandat) m’a d’ailleurs accompagné à travers la capitale burkinabée. J’ai d’ailleurs pu rencontrer le Ministre des Finances durant ma prestation, ce qui était une très belle expérience.

L’hôtel était bien, quoique vidé de ses ressortissants par la crainte de la recrudescence des troubles. D’ailleurs, il y avait un joli trou de balle dans une des vitres du lobby – apparemment des gens sont entrés dans l’hôtel la veille, durant les émeutes, et ont volé la caisse. Par ailleurs, les burkinabés sont très sympathiques et leur accueil des plus chaleureux. Dommage qu’il y ait eu des troubles durant mon passage.

N'est-ce pas sympathique?

Même si la semaine a été très calme, sans doute grâce à ce couvre-feu qui me forçait à manger la bouffe trop chère de l’hôtel (20 euros pour un déjeuner constitué de viennoiseries, vous pouvez imaginer le reste), Air France a décidé d’annuler certains de ses vols. Heureusement que j’avais décidé (encouragé par une collègue et amie) de faire changer mon vol au jeudi au lieu du vendredi. Mon vol était effectivement annulé sans préavis, ce qui m’aurait forcé de rester jusqu’au mardi suivant sur place, manquant ainsi inévitablement mon vol pour Dubaï.



Vue de ma chambre d'hôtel

Le vol de retour a été pénible, probablement le pire que j’ai subi à ce jour. Au lieu de revenir directement sur Paris, nouvelle escale à Cotonou, puis attente pendant 2h30 sur le tarmac, dans l’avion, pour éviter que celui-ci n’arrive trop tôt à CDG et que Air France ne paie des pénalités. 2h30 dans un avion, c’est déjà pénible, mais quand il fait 35 dehors et que le système d’air conditionné ne fonctionne pas, c’est l’enfer. Un four avec à peine de convection.

Y en aura pas de faciles, mais ça reste toujours agréable.