dimanche 7 novembre 2010

Aventures aéroportuaires (suite)

Hier, après quelques heures, l'épais brouillard qui s'était abattu sur Casa endormie s'est finalement levé pour aller humidifier autre chose. L'avion a fini par quitter Marrakech, et on nous a promis un départ pour 12h30.

Évidemment, nous sommes loin d'être dans la même situation puisque plusieurs autres vols ont également été annulés durant la nuit. L'aéroport est rapidement bondé et l'information ne suit pas - les écrans d'affichage promettent toujours l'embarquement pour 23h30.

Durant toute l'attente je reste avec une américaine qui retourne chez elle, au Caire, et dont le motto est maintenant "Follow the French guy"...j'aiguise donc mes talents de traducteur en simultanée plusieurs fois au cours du weekend. Un autre américain, qui travaille à l'ambassade américaine en Égypte, vient nous rejoindre. On passe le temps en mangeant des pains au chocolat sans trop de chocolat.

L'info vient toujours au compte goutte. J'en profite pour squatter la connection des VIP de la Royal Air Maroc - le réseau normal est payant, celui des VIP est gratuit...il est disponible hors du lounge et n'est pas protégé par mot de passe. Je suppose donc qu'il est naturellement public. Je vais sur Expedia et je finis par trouver que je peux avoir un vol pour Dubaï à 22h15. Considérant une durée de vol de 5h et un décalage de 2h, je devrais être correct en autant que le vol décolle avant 14h.

Un écran finit par nous dire que le départ aura lieu à 13h10. Pourtant, à 12h30 il y a toujours un vol pour Paris qui enregistre ses passagers à la porte d'embarquement de notre vol. Le temps passe...12h40, 12h50, 13h.  Je fais des allez-retours du café à l'écran, puisque j'assume que le vol sera encore retardé. 13h10, je retourne voir et je constate que la porte a changé pour celle qui est la plus loin possible dans le terminal. Je récupère donc mes amerloques et on se magne le train pour arriver le plus vite possible à la porte. J'ai un affreux pressentiment - et si je n'avais simplement pas remarqué auparavant que la porte était passée de 31 à 21?

Heureusement non, l'embarquement n'a pas commencé. Max 20 minutes d'attente. Bof, au point où on en est...

13h45, l'embarquement commence enfin dans le chaos le plus complet. Les gens jouent du coude pour embarquer dans l'appareil et s'accaparer des espaces de rangement au-dessus des sièges. 14h30, on décolle. Quand même, ces presque 15h de retard sont un record personnel.

21h15, on atterrit au Caire. Excellent, me dis-je, je vais attraper le vol pour Dubaï...il faut quand même que j'arrête au bureau des transferts pour être en mesure d'obtenir ma carte d'embarquement. L'avion roule de manière interminable, puis on nous débarque dans les autobus. J'arrive au bureau des transferts à 22h. On joue du coude, le gars me fait ma carte pour le vol 15 minutes plus tard. Je cours. Je fais beeper la sécurité qui me laisse passer sans me fouiller - de toute manière il y aura un autre contrôle à la port d'embarquement.

J'arrive flush à 22h15. Pas de problème, l'embarquement ne commencera pas avant 22h45. On décolle à 23h15.

J'atterris à Dubaï à 4h30. Je passe les douanes, c'est interminable - 2 douaniers pour 300 personnes. 1h plus tard je sors pour aller aux carrousels. J'ai une mince lueur d'espoir à cause du retard de mon dernier vol...que nenni, mes espoirs ne sont pas fondés. Je dois donc, encore une fois, remplir les fiches pour le suivi de ma valise manquante à l'appel.

Je quitte l'aéroport à 6h, en taxi - avec tous les problèmes, il n'y a personne de l'hôtel pour me récupérer. J'arrive à l'hôtel à 6h30, le Royal Ascot Hotel. Non, pas de chambre. C'est que je suis en fait au Royal Ascot Hotel Apartment. Où avais-je la tête? On finit par me transférer au bon hôtel, où j'arrive vers 6h45. , soit 26h après mon départ planifié (si j'enlève les 4h de décalage entre Casa et Dubaï).

Théoriquement, je devrais recevoir ma valise aujourd'hui. Inch Allah!

samedi 6 novembre 2010

Aventures aéroportuaires

Les habitués de mon blog savent que pour moi, prendre l'avion n'est généralement pas simple. Certaines, pour ne pas les nommer, pensent même que ce voyage est particulièrement luxueux vu l'absence patente de toute anicroche dans ces havres de contagion.

Je suis évidemment arrivé samedi soir (5 novembre, pour la postérité) avec mes 3 heures d'avance pour passer les 2 policiers qui inspectent le passeport en compagnie d'un scanner, puis l'enregistrement au bureau d'Egyptair, puis les 3 policiers qui inspectent la fiche de sortie du pays, puis la sécurité post-check in, puis les douanes, puis le douanier supplémentaire qui s'assure que le premier douanier a bien étampé le boarding pass et le passeport.

Ensuite, l'attente. Je finis par trouver un accès internet et une plug pour mettre à jour mon blog (comme vous avez pu le constater précédemment). Mon vol est à minuit. Vers 23h, on nous annonce que suite à l'arrivée tardive de l'appareil, le vol est retardé et que davantage d'information sera divulguée à minuit.

Minuit passe. Vers 1h du matin, on nous annonce que le vol est en fait annulé. En raison de l'épais brouillard qui s'abat sur la région, notre appareil s'est posé à Marrakech. On nous regroupe donc et nous emmène en troupeau jusqu'à un hôtel. Simple? Pas vraiment, puisqu'il faut repasser les douanes entretemps.

Nous arrivons donc dans un hôtel pas trop mauvais, mais pas très bon non plus, à 2h30 du matin. Le check-in prend environ 30 min, ce qui est assez efficace puisqu'on est autour de 200. On nous dit qu'à 7h, l'hôtel recevra l'information sur notre vol et organisera les réveils en conséquence. Évidemment, nous avons uniquement nos bagages de cabine.

Je me fais appeler vers 8h30. Départ de l'hôtel à 9h15, arrivée à l'aéroport vers 9h45. Repasse la première sécurité, va au bureau d'enregistrement - personne. Les écrans ne donnent aucune information. On nous aiguille finalement au bureau de Egyptaire, où on nous annonce que l'aéroport est en fait fermé. Notre appareil serait toujours à Marrakech. La question est évidemment pourquoi nous a-t-on ramenés à l'aéroport?

La journée s'annonce longue, et le périple vers Dubaï sera difficile - après tout, j'ai un peu raté ma correspondance au Caire.

vendredi 5 novembre 2010

Mamadou Gaindé au Maroc

Afin de faire le pont entre une mission au Libéria et une autre à Dubaï, j'avais décidé de prendre 2 semaines de vacances au Maroc. Ça tombait bien, une de mes amies se mariait justement à Rabat au même moment...

Casablanca

La première partie de mes vacances marocaines a eu lieu dans la ville mythique de Casablanca. La ville blanche porte bien son nom, avec sa Médina occupée par des milliers de bâtiments tous plus blancs que blancs.
Ma journée de visite de dimanche a été synchronisée avec le Grand Marathon International de Casablanca. Comme je suis arrivé trop tard pour participer à l’épreuve, j’en ai seulement profité pour prendre quelques photos. Par la suite, je suis allé à la célèbre mosquée Hassan II, partiellement construite sur la mer, pour revenir par la Médina. Pour le reste, Casa est davantage une ville économique que touristique et n'offre pas grand chose aux voyageurs égarés.

Mosquée Hassan II, à Casablanca. La seule que les non-musulmans peuvent visiter au Maroc

J’ai passé mon lundi dans un resort donnant sur la mer, en attendant de pouvoir rencontrer mon amie qui se marie en fin de semaine.

Enfin, j’ai quitté Casa à direction de Marrakech, en train. Le paysage est surréaliste – plat et désertique, il ne s’agit pas d’un désert de sable – le Sahara est plus au Sud – mais d’un désert rocailleux d’où s’érige parfois quelques habitations jaillie de Star Wars. Au loin, les montagnes de l’Atlas se dressent devant moi tels autant de géants portant le poids du monde sur leurs épaules.

Marrakech

Si Casablanca est la capitale économique du Maroc, Marrakech en est la capitale touristique. La médina est un dédale où se mêlent mosquées, médersas (écoles coraniques), souks et ateliers. La randonnée y est à vos risques et périls, qui de vous doubler à toute vitesse en moto dans une ruelle d'un mètre de large, qui de vous héler "Balek! Balek!" en fonçant sur vous sur le dos de sa mule.

Les palais sont multiples. On y réside dans de magnifiques Riads, ces maisons donnant sur de sombres ruelles mais qui recèlent un jardin superbe dans une cours intérieure.


Place principale de Marrakech, où les vendeurs de jus d'oranges pressées côtoient les charmeurs de serpents

Partout, on peut admirer des stucs finement ciselés ou des toits de bois vieux de 5 ou 6 siècles. Marrakech est également le point de départ pour de nombreuses excursions vers d'autres villes plus ou moins voisines - j'ai visité Ouarzazate, qui nécessite environ 4h de route tortueuse à flanc de montagne où, évidemment, les habitués filent la pédale au fond et vous dépassent sans trop savoir ce qui s'en vient devant eux.


Mosquée à Marrakech

Rabat

Capitale royale du Maroc, Rabat est en fait en banlieue de Casablance (au même titre que Québec est en banlieue de Montréal). À l'image de Québec, il s'agit essentiellement d'une ville de fonctionnaires qui offre tout de même plusieurs sites intéressants - le palais royal, le Chelah - une ancienne ville romaine collée sur la ville principale, etc.

Estuaire de la ville de Rabat

Évidemment, le clou de ma visite à Rabat fut le mariage, somptueux, de mon amie marocaine. Le mariage était très formel. Tout d'abord, lors de l'arrivée de chaque visiteur, des musiciens y vont de leur musique alors que des crieuses scandent des bénédictions au mariage. Puis, lorsque tous les convives ou presque sont enfin arrivés (3h après l'heure de l'invitation), le marié fait son entrée avec sa famille, puis la mariée entre en scène, assise dans un plateau soutenu par quatre porteurs, dans un caftan magnifique.

Le repas suivit enfin, les plats se succédant les uns après les autres. Les plats sont en fait de grandes assiettes communautaires partagées par toute la table (nous étions 10 par table). Généralement, les plats quittaient avec encore la moitié de la nourriture tellement les quantités étaient généreuses. Nous nous sommes évidemment roulés par terre.

Par la suite, la mariée a changé trois fois de costume, tous plus magnifiques les uns que les autres. La danse était évidemment à l'honneur, avec la musique jouée par un groupe d'une dizaine de musiciens (en plus des autres dont le travail était de souligné l'entrée des convives).

Fès
 
Le coup de coeur de mon voyage, Fès est une ville très ancienne qui a conservé tout son côté traditionnel. Ici, les voitures ne peuvent pénétrer la médina, les rues étant trop étroites. La rue principale ? Moins de 2 mètres de large, et encore, elle est généralement partiellement occupée par les étals des marchands. Même les motos y sont rares. On s'y véhicule à pied. Le transport des marchandises se fait à dos d'âne ou de cheval. Certains offrent aux touristes qui ne voyagent pas léger (comme moi) l'utilisation d'un chariot pour transporter les valises. Pratique pour remonter la côte relativement à pic - la ville est bâtie à flanc de colline.
 
 
Procession d'ânes
 
Encore ici, le paysage est quelque peu surréaliste.  La majorité des maisons de la médina ont plus de 1000 ans. La nouvelle ville de Fès, qui est bien moins intéressante que la vieille, n'a que 700 ans. Une jeunesse! Pourtant, aux toits de ces vieilles maisons sont juchés des antennes satellites à profusion. Le choc de l'antique et de la modernité prend tout son sens à Fès.
 
 
Toits de Fès vu de la terrasse de mon Riad



Fès à vol d'oiseau (et moi)

La maison d'hôtes où j'ai résidé, le Dar Attajalli, était génial. La propriétaire, une allemande tombée par hasard en amour avec la ville, est très sympathique et les chambres sont impeccables. Sa cuisine? Excellente, et différente des sempiternels tajines et couscous que l'on trouve généralement. Si vous pensez aller à Fès, je vous le recommande chaudement. C'est un peu plus cher, mais c'est plus que du bonbon.