dimanche 25 juillet 2010

Prishtina, la magnifique

Prishtina, 28 juillet


Sous un ciel bleu cobalt et les envolées de Shitty Birds, ces gros volatiles qui s'agglomèrent par centaines et prennent les piétons pour cible, je tente par tous les moyens de trouver un nouveau moyen de transport pour continuer mon périple à l'intérieur des délais.

Malheureusement, cela semble impossible. Je dois rester près de 12 heures par jour, weekends compris, à l'administration fiscale pour faire avancer mon point: non, je ne suis pas Gjerj Shatri et non, je ne dois rien au fisc local. Lui est gros, chauve et barbu. Rien à voir avec moi.

- D'accord, M. Poulin, si celà est votre vrai nom. Vous allez nous rembourser en nature...

Merdita!

Heureusement, il ne s'agit que d'installer leur nouvelle application informatique de gestion des impôts. Piece of cake, surtout avec toute l'équipe qui se démène, que ce soit mon fidèle compagnon d'infortune ou ceux qui sont toujours en cette lointaine contrée, le Canada.

- Ok, Ok, j'accepte

- Faleminderit shumë

- À vos souhaits!

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22 jours.

Je quitterai samedi pour Istanbul, après ces 22 jours que j'aurai passés dans ce pays minuscule reconnu par seulement une soixantaine d'États, avant de réussir à continuer ma route. Le tiers de tout mon délai pour accomplir cette circumnavigation. Ça passe vite. Au moins c'est un très joli pays, avec une très jolie population il faut bien le dire.

Loin de moi l'idée de répéter mon blog d'autrefois, alors je vais partager quelques photos que, personnellement, je trouve comiques.

Ici, la boutique d'un célèbre couturier.



Parlant de mode, vous me croirez si je vous dis qu'ils vendent de la lingerie fine pour butiku?



Ici nous pouvons voir Bill Klinton, comme ils écrivent ici, en compagnie du Premier Ministre kosovar à la fin de la guerre, et de Borat.

Personnellement, j'aurais peut-être essayé de trouver un autre nom de restaurant que celui-ci...


Mais qui...
Hmm?

mercredi 14 juillet 2010

Le Pari

-Impossible! Simplement impossible!

Dans le lounge mal éclairé d'un quartier cossu de Longueuil, à proximité de cette majestueuse rivière qui, sans jamais s'arrêter ni se plaindre, entraîne vers l'immensité de l'océan moult sédiments, poissons, sacs de couchages et pantoufles de béton, deux individus discutaient ardemment en fumant la pipe (car c'est bien connu, une pipe relaxe).

- Et pourtant, je le prouverai.

- Ainsi soit-il. lorsque le 8 juillet les 12 coups de midi sonneront, vous aurez 67 jours pour faire le tour du monde...Vous devrez donc être de retour ici même à 16h exactement, sinon vous perdrez votre audacieux pari.

Voilà! Le tour était joué. J'allais enfin faire taire tous les calomnieurs de Galilée et enfin prouver hors de tout doute que la Terre est en fait plus ou moins sphérique. Et s'il se trompait...et s'il se trompait, ma foi, je tomberai alors dans le trou sans fond qu'est le néant.

8 Juillet 2010 : Montréal-Toronto-Vienne-Pristina

Enfin le départ! Mon vol est à 16h pour Toronto...parfois il vaut mieux reculer pour mieux repartir. D'autres fois il faut reculer parce que l'agence de voyage a oublié de réserver le billet, ce qui me force à prendre un plan de vol de 3h plus long. Dur dur.

Je pars donc de chez moi vers 13h, afin d'éviter le trafic toujours un peu aléatoire sur le pont Champlain. Trente minutes plus tard j'arrive à l'aéroport à la borne électronique de Air Canada pour avoir mes cartes d'embarquement

- Entrez No Aéroplan, m'écrit la borne, ce que j'exécute immédiatement.
- Information insuffisante, entrez votre passeport. Je passe donc mon passeport dans le lecteur
- Information insuffisante, saisissez votre prénom. Je saisis.
- Information insuffisante, saisissez votre no de vol. Je saisis.
- Information insuffisante, saisissez votre no de passeport. Coudonc, il sait pas lire? Je saisis itou. Je m'attends à moitié à une lecture de mes empreintes digitales, de ma rétine ou d'un échantillon d'urine.

Dur dur.

Bref, je passe la sécurité, gosse un peu en attendant que ma porte devienne zonée domestique pour mon vol pour Toronto. Je regarde mon plan de vol: Départ 16h de Montréal, atterrissage à 17h20, vol Toronto-Vienne à 18h20...hmm juste une heure à Toronto.

Mon vol est prêt à temps. J'embarque dans le fin fond de l'appareil. M'installe. 16h. 16h15. 16h20, on nous annonce qu'on attend des passagers en transit...ha c'est gentil ça, mais si on fait rater des transits à des passagers pour que d'autres prennent le leur, c'est quoi l'idée? 16h30 on décolle. En arrivant à Toronto je cours comme un imbécile à travers Pearson. C'est grand ce truc, mine de rien, quand on passe de la zone domestique à la zone internationale. J'arrive avec presque 20 minutes d'avance sur le décollage. Trop facile, je m'en faisais pour rien.

Mes vols Toronto-Vienne, puis Vienne-Prishtina se font sans encombre. J'arrive enfin à Pristina le vendredi 9 juillet vers midi. J'attends, j'attends, J'attends...ha non pas encore! Pas de valises. Une chance que je suis prévoyant...en plus du linge que je porte j'ai un pantalon, une chemise, 2 paires de bas et 3 bobettes. Piece of cake. Je remplis donc à l'aéroport une demande de suivi.

J'espère qu'elles ne sont pas perdues - j'ai déjà eu l'expérience avec la Royal Air Maroc, et j'ai jamais été compensé...de plus, il me reste quand même 9 semaines de voyage. 67 jours avec trois bobettes, ce serait pas facile.

Le samedi? Pas de valises. Je regarde sur le site de Austrian, sur le système de suivi des valises: Aucune information. Nice. J'envoie donc un mail à Austrian.

Le dimanche, j'appelle: Oui monsieur nous avons vos valises. Non monsieur on ne peut pas livrer, c'est dimanche et on a pas de chauffeur...Je regarde le site, curieux: pas d'information sur la localisation des valises.

Le lundi je suis au bureau avec mes pantalons propres et mes souliers de trekking...ça jure un peu, mais je réussis à susciter la pitié chez le client. Durant la journée je reçois:
1) un courriel (ou mél, comme disent les Français) d'une employée d'Austrian me disant de remplir des questionnaires supplémentaires pour décrire le contenu de mes valises
2) un 2e courriel d'une autre employée d'Austrian me disant qu'ils ne savent pas où sont mes valises et que je peux réclamer 50% de mes dépenses. Le site montre effectivement qu'aucune information n'est disponible
3) mes valises sont reçus à la réception de l'hôtel en début pm.

Le site montre toujours mes valises comme étant vagabondes. J'ai dû moi-même informer Austrian que Austrian avait livré mes valises.

Je crois que leur système de suivi des valises a besoin d'une révision.

Le plus drôle? Mes valises ont un collant "Prioritaire" depuis le départ de Montréal, plus une étiquette "Rush" d'Air Canada. Comme cette dernière porte le no de référence de ma demande de suivi initial, j'en déduis que mes valises seraient restées à Toronto si je n'avais rien fait...et il me semble que le retraçage devrait être facile avec le no de demande plus les codes à barres sur chaque valise.

N'importe quoi, comme dit la chanson. Enfin, ça ouvre bien les hostilité...