mardi 24 août 2010

Mamadou chez les Papous, semaine 2: Rabaul Nambawan!

Ce weekend, nous avons fait une escapade à Rabaul, la capitale de la province de Nouvelle-Bretagne, une petite île au Nord-Est de la Nouvelle-Guinée, dans la mer de Bismarck.


Rabaul? Il faudrait dire plutôt Kokopo. Rabaul a été dévastée en 1994 par une éruption volcanique qui a jeté des tonnes de cendre sur la ville. Les édifices se sont écroulés, et les rues ont disparues. D'ailleurs, le volcan (le Tavurvur) est toujours actif et à proximité, on peut sentir le souffle chaud sur notre peau déjà brûlée par le soleil et le vent, qui est évidemment chargé de cendres, et sentir le souffre. On a l'impression d'être devant la Porte des Enfers. Bon ok, pas tout à fait mais ça donne un cachet plus tragique à mon histoire.

La ville s'est déplacée, et depuis c'est le village de Kokopo qui accueille les bureaux gouvernementaux, ce qui contribue à sa croissance.

Évidemment, considérant que Kokopo est probablement plus petite que Candiac, il n'y a pas de quoi s'exciter le poil de jambe côté possibilité d'affaires. Par contre la région pourrait devenir très intéressante pour les touristes parce qu'on y trouve de très belles plages, une eau parfaitement limpide où on peut voir les poissons même de la berge, et plusieurs épaves ou résidus de l'armée d'occupation japonaise. Par exemple, en plus de visiter l'ancien aéroport japonais (complètement recouvert de cendres) et le bombardier à proximité qui a été déterré (encore les cendres), qui a été coupé en deux par une bombe, on peut voir 5 barges japonaises dans un tunnel creusé dans la montagne, une batterie côtière en parfait état (sauf pour la rouille qui le ronge), un tank qui traîne à 2 mètres de la route principale, une grue flottante qui a été coulée et un bunker utilisé par Yamamoto lui-même pour faire ses plans de défense de la région - on peut encore voir une carte peinturée au plafond d'une salle du bunker représentant la région. Il y aurait également plusieurs bateaux de la même période au fond de la baie, ce qui en fait un paradis pour les plongeurs.

Char d'assaut japonais pourrissant tranquillement sur le bord de la route

Soleil se couchant sur le Tavurvur et ses compagnons éteints


On a aussi eu la chance d'aller souper chez les parents de l'une de nos collègues de l'administration fiscale papoue. Ils habitent à une dizaine de kilomètres de Kokopo, dans un village sans électricité et sans eau courante - on utilise alors une génératrice et on collecte l'eau de pluie. Ils vivent en cueillant les noix de coco, les séchant et les livrant pour exportation. Ils cultivent également une quantité phénoménale de fruits...et avec leurs poules et porcs, ils vivent quasiment en autarcie (sauf évidemment pour l'essence de la génératrice). Leur souper fut excellent: de l'aguir, plat préparé avec du poulet, des bananes plantains, du taro, du tapioca, et des feuilles d'une plante qui rappelle les épinards mais dont le nom malheureusement m'échappe...tout ça entouré de leur wantok.

Le wantok? Dérive de One Talk, c'est essentiellement le groupe d'individus qui parlent la même langue...un concept plus ou moins tribal en fait. Les gens sont solidaires dans leur wantok. Les bons côtés? Les gens s'entraident beaucoup et sont solidaires. Les mauvais? Ceux qui travaillent sont essentiellement taxés par leur wantok, et ceux qui sont en position de pouvoir doivent aider ceux qui ne le sont pas...ce qui évidemment augmente les risques de traitement préférentiel dans la fonction publique. C'est un des défis auquel la Papouasie fait face, au même titres que la corruption pour plusieurs autres.


Portion du wantok des parents de notre collègue

Si je reviens en Papouasie, je me prends une semaine de vacances dans les environs, c'est certain.

1 commentaire: